Bon, vu que les ricains ont fait tomber le couperet, je peux m'exprimer tranquillle...
Mais je vais d'abord le faire sur les tests de mes aimables confrères d'outre-atlantique.
Bordel, quel putain de tas de putains de mongolos.
Les notes sont minables et quand elles sont bonnes, c'est pour les mauvaises raisons.
Faut vraiment leur couper les mains.
Maintenant que c'est dit, voilà mon point de vue.
Mon Roi est de retour et il guide ma vie.
Evidemment, il souffre toujours de l'interface de merde développée par Bethesda ( bon, y a quand même une sacrée amélioration de la gestion des PNJ, mais j'aurais aimé des raccourcis pour la minimap) et y a des passages ou on chute brutalement de 120 à 20 FPS, brutalement et sans raison apparente. Mais on s'en branle.
Parce que, si on n'est pas un ayatollah et qu'on a finit par digérer la vue à la première personne (plus le temps réel/FPS/VATS Ralenti caca), si on s'attache à la vraie âme de Fallout -l'étude minutieuse de l'Humanité en temps de crise servie par des situations surprenantes, des dialogues brillants et des mécanismes de jeux rôlistiques rôdés mais originaux- alors on est aussi prêt que ce qu'on pouvait souhaiter de Fallout 3.
Le ton général, y compris avec le Crazy Wasteland, est plus proche de Fallout 1 que Fallout 2. C'est incroyablement sombre. Mais pas désespéré. Mais si vous travaillez sérieusement pour foutre la merde, ça peut vraiment le devenir.
C'est un jeu incroyablement politique; il ne parle finalement que d'une seule chose, l'organisation des groupes humains, et la manière dont les idéologies s'affrontent, s'écrasent ou finissent par se souiller et perdre ce qui faisait leur valeur, en ravageant au passage les individus, toujours.
Tout le monde a quelque chose à dire.
Tout le monde a une histoire.
Il y a une géographie, une économie, et à force de discuter, de se renseigner, on comprend que tout est lié : les moyens de productions, les enjeux militaires, les volontés politique.
Les lieux ne sont pas jetés sur la carte aléatoirement : ils sont issus de l'histoire (hérité de la période d'avant guerre), de la géographie (ressources naturelles, barrières, place fortes naturelles), des deux (lignes de front-no man's land entre les factions) ou justifiés par leur nécessité (les cercles concentriques de bidonvilles entourant le Strip de New Vegas).
D'ailleurs, c'est tellement naturel et bien amené que passé les sept ou huit premières heures, j'ai failli faire une crise d'angoisse devant l'immensité de l'univers, sa densité et ses détails.
Ce n'est peut être pas plus grand que le Fallout de Bethesda, mais c'est à la fois tellement construit et tellement naturel qu'on a l'impression de parcourir une carte dix mille fois plus grande.
Il faut dire aussi qu'il n'y a plus de voyages à la con dans des putains de couloirs de métro de chie, plus de ruine impossible à escalader et quasiment pas de grottes juste là pour se taper vingt fois le même type de monstre (j'ai vu une caverne par bestiole systématiquement conclue par un Legendary machin, en particulier le Legendary Deathclaw dont j'ai un bon souvenir, bisou, si tu me lis. Qui plus est, elles cachent toujours un beau cadeau récompensant l'explorateur).
Il y a par contre des plateaux ou des cuvettes accessibles uniquement par des chemins de traverse, durs à découvrir mais offrant des perspectives hallucinantes, et souvent une ville, un lieu très original à explorer ou du matos de haut niveau.
Les personnages, PNJ ou compagnons, sont nuancés, construits.
On a peu de personnages tout blanc ou tout noir. En discutant, on comprend ce qui les motive, ce qui les a amené où ils sont, pourquoi ils se comportent ainsi.
Et les plus abjectes sont les plus marquants : Vulves Inculta, le Renard du Désert, lieutenant de César, est fascinant quand il vous explique les règles qui gouvernent sa vie et par extension celle des ses esclaves et des troupes.
Un cauchemar ambulant au nom de la morale...
Concernant les quêtes, dans la droite ligne de Fallout, elles sont à multiples niveaux, au long court et systématiquement réglables par divers moyens. Bon à part peut être le "va tuer ces bêtes là, là et là" qu'on nous donne quand on arrive quelque part sans être connu ni reconnu. Et Dieu merci, je préfère ça à "Oh bonjour, on s'est jamais croisé, ça se trouve tu violes des enfants avec les pattes que tu arraches à des mignons petits chiots mais tu m'as l'air du gars idéal pour aller espionner ce méchant qui a l'intention de faire sauter la ville".
D'ailleurs, on peut se déguiser avec les fringues des factions ennemis pour accomplir des quêtes sur leurs territoires, même quand on est en guerre ouverte. Mais certains individus (adjudants, guetteurs, espions) peuvent nous repérer, nous faire chanter ou nous dénoncer, ou tout simplement mentir du moment qu'on est assez crédible. Je me balade toujours avec une tenue des khans ou une grosse cargaison de drogues pour me faire passer pour un dealer...
Ne vous attendez quand même pas à pouvoir travailler pour tout le monde, pour accéder aux quêtes les plus riches, il faut s'engager et se griller auprès des autres.
On peut néanmoins bosser pour des individus concurrents à condition de se montrer soigneux et organisé... Pour prouver que deux sociétés s'entendaient pour flinguer économiquement et physiquement leurs concurrents, j'ai dû travailler pour elle et m'arrêter juste avant de commettre l'irréparable pour avoir des preuves.
Le jeu est tout entier construit sur le Saint Canon de Fallout : on ne trouvera aucune mention des sacrilèges bethesdesques et tout le monde a une anecdote, un parent ou une attache du côté du Hub, de Redding, de Modoc ou de Reno. On retrouve même des vieux potes et des descendants de vieux potes.
Tout est fin, élégant et bien foutu.
Et quand une quête vous semble minable, il se peut que vous ayiez raté une couche... Ca m'ait arrivé à plusieurs reprises.
On se retrouve à buter des bestioles à la chaîne, à ramasser des infos pourris, on fait son rapport au commanditaire et on est déçu.
Mais y a quand même cette porte là bas, impossible à ouvrir parce qu'elle demande 75% en Lockpick et qu'on est au début du jeu... On repassera plus tard.
On repasse une fois qu'on a le niveau et là, paf, on avait raté un tiers de la quête et ça devient original et intéressant.
Dernier point : les combats sont finalement plutôt sympas. Ce n'est plus un putain de pensum. Les gros monstres et ennemis balèzes sont rares et vraiment rudes.
Jouer en FPS avec l'Iron Sight est loin d'être désagréable.
Les gros problèmes du VATS ont été réglés, on peut enfin tirer de loin si on est équipé pour et qu'on a le niveau, mais le bout portant est toujours très efficace.
Et avec les compagnons, ça devient chouette.
Exemple : J'ai un petit robot qui distingue les ennemis de très loin et me prévient. Mais j'ai aussi un pote sniper qui tire sur les cibles que je lui indique avec mes jumelles ou mon mode Iron Sight.
Une fois que j'ai acheté l"Anti Material Rifle" et que je l'ai confié au spécialiste, le cousin du Bozar, on a trouvé une chouette méthode : le robot spotte, je marque la cible, la campouze tue.
Variante, je les met en arrière, le snipe prend les cibles comme il veut et je ralentis les plus gros avec mon fusil d'assaut ou du corps à corps (les persos à mains nues sont tout à fait viables et riches à construire).
C'est donc relativement tactique. Et ce n'est qu'une méthode parmi tant d'autre... Autres PNJ, autres tactiques. Y a une fille qui tape incroyablement fort au corps à corps. Tant que j'y pense, il y a des armes non létales (corps à corps, flashballs) et les combats sont un peu plus dynamiques, j'ai l'impression qu'ils ont rajouté un peu d'animation.
Et puisqu'il faut conclure, je conclue.
C'est tellement bien que j'ai peur de le finir, comme pour le 1 et pour le 2.
Mais bon, quand ça arrivera, je recommencerais.
PS : Pas de plantage chez moi en 45 heures et de très rares bugs de scripts (un ayant gâché une quête mineure avec des vaches tuées au gatling).